Projet de spectacle-conférence sur le singe. Le singe est un point de convergence trouvé pour traiter différents aspects et thématiques qui me sont chères.

L’un des objectifs du projet MACACADA est de resignifier le mot en lui-même et l’image péjorative qu’il porte dû à un passé colonial, raciste, occidental. La recherche historique de la généalogie du racisme et comment les « pseudo-sciences » ont développé un concept de supériorité de la race blanche, affirmant ainsi que les personnes noires étaient plus proches des singes, dans l’idée d’évolution de l’espèce, fait partie intégrante du processus de création de ce projet.

Le départ est corporel. Dans ma corporéité je m’identifie au singe : mon corps détendu, le cirque, la suspension à travers le trapèze, ma voix puissante, mon rire inratable, l’importance du toucher, de la caresse, du soin envers l’autre (« care »). D’ailleurs cette corporéité est directement liée au mot sauvage, qui étymologiquement signifie « venu de la forêt », en opposition radicale au corps civilisé. A cette expressivité s’ajoute la pigmentation de ma peau, mon hybridisme et ma nationalité. Être racisée et brésilienne m’enferme dans un stéréotype de corps subalterne et exotisé.

La bande dessinée « Le singe de Hartlepool » de Lupano – Moreau et l’analyse historique de Pierre Serna à la fin de ce livre, est un point de départ pour cette recherche.