Si de nombreux artistes éprouvent le désir de mettre en scène des histoires, qu’en est-il du cirque autobiographique et quel rapport cette dramaturgie de soi entretient-elle avec le contexte social dans lequel elle s’inscrit ? Comment les artistes de cirque donnent-ils du sens à leurs gestes acrobatiques pour parler de l’intime au plateau et selon quelle approche ces choix esthétiques peuvent-ils devenir politique ? Qu’en est-il du corps ? Comment cet agrès indispensable aux arts du cirque et abri de notre intimité première peut-il être pensé comme espace de contestation ? Amener le « Je » sur les plateaux de cirque, permet-il aux artistes de reprendre un certain contrôle sur leur création et de « désobéir » aux diktats de la performance, imposés par la tradition circassienne, en transformant la fragilité, la faiblesse et l’échec en force ? Cette parole individualisée ouvre-t-elle une brèche pour offrir un espace de contestation autour des normes qui contraignent les individus ? Ou, si justement formulé dans l’avant-propos de La politique de l’autobiographie : « Comment le récit de soi contribue-t-il à accroître la puissance d’agir du sujet (son agentivité) et sa capacité de résistance aux dispositifs oppressifs du pouvoir ? »